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Guadeloupe. Enquête. La grande misère de nos jeunes : le cas de Lyanna

Guadeloupe. Enquête. La grande misère de nos jeunes : le cas de Lyanna

Guadeloupe. Enquête. La grande misère de nos jeunes : le cas de Lyanna

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Basse-Terre, capitale. Mardi 2 avril 2024. CCN. Au cours des différentes éditions de CCN, nous publierons les portraits de ces jeunes bénéficiaires ou non du RSA, qui se battent pour survivre dans des conditions de plus en plus difficiles. Nous débutons la série avec le récit de Lyanna dont nous avons changé le prénom mais qui accepté de nous raconter son vécu.

CCN. Bonjour Lyanna dites-nous vos problèmes ?

Lyanna. Depuis quelques mois, je suis installée à Petit Paris à BT. Auparavant, je résidais chez ma mère en compagnie de mon fils Kevin, âgé de 6 ans. Je vais bientôt célébrer mes 23 ans. À l’âge de 16 ans, j’ai quitté le lycée sans obtenir mon bac, étant donné que j’étais enceinte. À cette époque, mon compagnon, âgé de 21 ans, m’avait promis que nous fonderions une famille dès la naissance de notre enfant. Cependant, des tensions ont surgi lorsque ma mère, célibataire, a découvert ma grossesse, surtout que c’était l’année de mon bac… L’ambiance à la maison était très difficile.

CCN. Comment s’est passée la période de grossesse ?

Lyanna. Très mal malheureusement. Un soir, mon copain Rony a été impliqué dans une bagarre près de l’artchipel. Il m’a appelé pour me dire qu’on ne pourrait pas se voir pendant un certain temps, et qu’il me contacterait. J’étais alors au troisième mois de ma grossesse, et cela m’a beaucoup affecté, mais au début, je n’ai rien dit à ma mère.

J’ai attendu, attendu… et Rony a complètement disparu. Quand j’en ai parlé à ma mère, elle m’a grondée. J’ai donc accouché seule de Kevin, et jusqu’à aujourd’hui, je n’ai plus eu de nouvelles de Rony. Un de ses amis que j’ai rencontré m’a dit qu’il était soit parti en France, soit en prison.

CCN. Comment avez-vous organisé votre vie ?

Lyanna.  Ma mère, une personne très sensible, m’en voulait et ne cessait de pleurer sur mon sort. C’était vrai, j’avais un bébé sans diplôme ni emploi. Je dépendais uniquement des maigres revenus de ma mère, mais j’ai réalisé qu’elle était heureuse d’avoir un petit-fils qu’elle adorait. Elle m’a conseillé de m’inscrire au Pôle Emploi.

Je m’y suis rendu une fois, mais les gens à l’accueil n’étaient pas sympathiques. Ils m’ont posé plein de questions, surtout sur ma vie privée. Deux ans après la naissance de Kevin, j’ai rencontré un autre garçon. Il avait le même âge que moi, et quand je lui ai dit que j’avais un enfant, il m’a simplement répondu que ce n’était pas un problème. Vous n’allez pas me croire, mais c’est vrai : il s’appelait aussi Rony. J’ai pensé que c’était une blague, mais en fait, il ne connaissait pas mon premier Rony, car il était du Baillif.

CCN.  Un autre Rony, ça vous a fait quoi ?

Lyanna. Au début, nous nous entendions bien. Il travaillait dans l’agriculture et faisait également un peu de maçonnerie. Pourtant, ma mère ne l’appréciait pas, je ne sais pas pourquoi. C’est grâce à lui, pourtant, que j’ai pu entrer en contact avec les personnes du RSA et m’inscrire à une formation.

Tout se passait bien… sauf que à cause de Kevin, j’avais souvent des absences ou des retards. Comme ma mère travaillait dans un supermarché, elle n’était pas toujours disponible pour garder Kevin, ce qui faisait que je manquais parfois les cours. À un moment donné, j’ai décroché. Rony 2 et moi nous sommes disputés parce qu’il voulait un enfant et moi non. Nous sommes restés en silence pendant plusieurs semaines.

Et un jour où j’allais à Basse-Terre, j’ai rencontré Christophe.

C’est lui qui m’a accueillie chez lui dans une cité à Basse-Terre, un appartement où ses amis venaient chaque soir pour discuter de leur journée de travail. Je ne vais pas entrer dans les détails, mais l’argent circulait. J’ai repris contact avec les personnes du RSA et j’ai commencé une autre formation. En réalité, j’étais reconnaissante de percevoir la petite somme du RSA qu’on me donnait

Un soir, Christophe et ses amis ont eu un accès de colère. Ils ont quitté l’appartement et sont descendus dans la rue. Il y avait des gendarmes dans tout le quartier. L’atmosphère était tendue. J’ai couché Kevin et je suis descendue voir ce qu’il se passait. Quand les gendarmes sont partis, une grosse bagarre a éclaté.

Le lendemain, je suis partie chez ma mère avec Kevin et depuis, je suis là… Je ne vois plus Christophe, j’essaie de m’en sortir, mais ce n’est pas facile. On dit que les jeunes sont violents et ne savent pas ce qu’ils veulent, mais ce n’est pas toujours vrai. Le problème, c’est que les adultes pensent pour nous et veulent nous imposer des solutions qui ne correspondent pas à nos désirs.

CCN. Vous voulez quoi exactement ?

Lyanna. Vivre bien, avoir un bon salaire sans être esclave du travail et pouvoir vivre tranquillement

2 réflexions sur “Guadeloupe. Enquête. La grande misère de nos jeunes : le cas de Lyanna”

  1. Ma belle, tu sembles savoir ce que tu ne veux pas dans ta vie et c’est un bon début. Passe ton bac en candidat libre, trouve une formation qui te plait en consultant des conseillers et vole! Tu peux y arriver!

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