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Guadeloupe : Un « Meilleur Ennemi » au Cœur des Foyers

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Guadeloupe : Un « Meilleur Ennemi » au Cœur des Foyers

Pointe à Pitre Jeudi 16 janvier 2025. CCN Le smartphone s’est glissé dans les foyers guadeloupéens comme un compagnon indispensable. Pourtant, cet outil, censé rapprocher, est devenu un facteur de disputes, d’indifférence et de désunion. Que ce soit autour de la table, dans les chambres ou lors de moments de partage, il s’impose comme un « meilleur ennemi ». Cet article explore les effets dévastateurs des smartphones sur les relations familiales, tout en rappelant les devoirs des parents pour encadrer leur utilisation, notamment vis-à-vis des mineurs.

Un intru au cœur des foyers

Dans de nombreuses familles guadeloupéennes, les repas en famille, autrefois moments de convivialité et de partage, se déroulent aujourd’hui dans un silence pesant, chacun absorbé par l’écran de son téléphone. Le smartphone est devenu un invité omniprésent, voire un membre à part entière de la famille.

Ses conséquences ne se limitent pas à une simple distraction : il creuse un fossé entre les générations, nourrit l’indifférence et exacerbe les tensions. « On ne se parle plus à la maison, même à table, chacun est sur son téléphone », confie un père de Pointe-à-Pitre.

Les relations parent-enfant sont particulièrement affectées. Les enfants se sentent souvent négligés par des parents eux-mêmes accros à leurs écrans, tandis que les adolescents, absorbés par les réseaux sociaux, coupent progressivement les ponts avec le reste de la famille.

Les symptômes d’une dépendance : des familles déconnectées

La dépendance aux smartphones s’accompagne de symptômes bien identifiés, qui touchent non seulement les individus, mais aussi la dynamique familiale. Voici les signes les plus marquants :

  • Agressivité et disputes fréquentes au sujet de l’usage du téléphone.
  • Anxiété ou angoisse en cas de privation temporaire.
  • Insomnie et sommeil de mauvaise qualité, provoqués par une utilisation nocturne excessive.
  • Fatigue chronique et somnolence durant la journée.
  • Chute des performances scolaires ou professionnelles, faute de concentration.
  • Sédentarité, au détriment des activités physiques et sociales.

Ces symptômes, amplifiés par la solitude et l’isolement que favorise l’usage excessif des écrans, mettent en péril les fondements mêmes de la vie familiale.

Un rappel légal : la responsabilité des parents

La loi française est claire : les parents sont responsables de leurs enfants jusqu’à l’âge de 18 ans, voire 21 ans dans certaines situations. Ils ont de nombreuses obligations envers leurs enfants, notamment de subvenir à leurs besoins, de les éduquer et de les protéger. Les parents sont tenus de veiller à l’utilisation des smartphones par leurs enfants, que cela soit pour veiller à leur sécurité ou pour ne pas nuire à la santé d’autrui. Cela inclut les contenus consultés et les risques associés, comme le cyberharcèlement ou l’exposition à des contenus inappropriés.

La Convention internationale des droits de l’enfant rappelle également l’obligation de protéger les mineurs contre tout danger pouvant nuire à leur développement. En tant que détenteurs légaux du contrat téléphonique et garants de l’éducation, les parents doivent surveiller et réguler l’usage des smartphones dans leur foyer.

Des limites nécessaires

Face à cette situation, il est indispensable d’instaurer des règles claires concernant l’utilisation des smartphones. Les parents doivent montrer l’exemple en adoptant eux-mêmes un comportement numérique responsable. Voici quelques bonnes pratiques :

  • Établir des zones sans écran dans la maison (comme les chambres ou la table à manger).
  • Limiter les horaires d’utilisation, notamment en soirée et avant le coucher.
  • Privilégier des activités en famille sans téléphone, comme des jeux, des sorties ou des conversations.
  • Utiliser des outils de contrôle parental pour limiter le temps d’écran des enfants et surveiller les contenus qu’ils consultent.

Les limites recommandées pour les enfants

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Pour protéger les plus jeunes, l’OMS propose des temps d’écran maximum selon l’âge :
  • Moins de 2 ans : zéro écran, sauf appels vidéo avec des proches.
  • 2 à 5 ans : pas plus d’une heure par jour, sous la supervision d’un adulte.
  • 6 à 12 ans : maximum 2 heures par jour, en intégrant des pauses régulières.
  • 12 à 18 ans : pas plus de 3 heures, en veillant à maintenir un équilibre avec les activités physiques, scolaires et sociales.

Ces recommandations peuvent sembler strictes, mais elles visent à prévenir les effets néfastes sur le développement cognitif, émotionnel et physique des enfants.

Parents : des modèles pour leurs enfants

Les enfants reproduisent les comportements qu’ils observent. Si les parents sont constamment rivés à leur écran, il sera difficile pour les enfants d’accepter des restrictions sur leur propre usage. Être un modèle passe par :

  • Mettre son téléphone de côté pendant les moments familiaux.
  • Prioriser les échanges en face à face plutôt que par messagerie, même au sein du foyer.
  • Encourager les activités déconnectées : sport, lecture, cuisine en famille.

L’exemplarité est la clé pour instaurer une dynamique familiale saine et équilibrée.

Que gagne-t-on à combattre cette dépendance ?

Réduire l’usage des smartphones dans les foyers guadeloupéens offre de nombreux bénéfices :

  • Renouer les liens familiaux en favorisant les échanges authentiques.
  • Améliorer le bien-être mental et émotionnel, notamment chez les enfants.
  • Favoriser un meilleur sommeil, essentiel pour la santé et la productivité.
  • Stimuler la créativité et l’activité physique, souvent négligées à cause des écrans.
  • Renforcer la confiance mutuelle au sein de la famille.

Que faire si l’addiction est déjà là ?

Si les tensions autour des smartphones sont omniprésentes dans votre foyer, ou si vous observez des comportements compulsifs chez un membre de la famille, voici quelques solutions :

  • Entamer une déconnexion progressive : réduisez les temps d’écran jour après jour.
  • Consulter un professionnel : un psychothérapeute peut accompagner la famille dans la gestion des conflits et des comportements liés à la dépendance.
  • Intégrer des rituels familiaux sans écran, pour réapprendre à vivre ensemble.

Le rôle d’un thérapeute

Un thérapeute peut aider à identifier les origines des comportements excessifs et proposer des solutions adaptées, comme :

  • Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) pour apprendre à contrôler son usage.
  • Les séances de sophrologie pour gérer l’anxiété liée au téléphone.
  • Un accompagnement familial pour restaurer le dialogue et l’harmonie au sein du foyer.

Conclusion : Familles connectées, familles déconnectées

En Guadeloupe, le smartphone est devenu un élément central des relations familiales, mais aussi une source de déséquilibre. Retrouver des liens solides passe par une prise de conscience collective et un encadrement rigoureux de son usage.

Les parents ont un rôle crucial à jouer en donnant l’exemple et en assumant leur responsabilité légale. Avec des règles claires, des limites adaptées et, si nécessaire, le soutien d’un thérapeute, il est possible de réconcilier connexion numérique et connexion humaine.

Karine LOUISY
Thérapeute et Sophrologue
06.91.27.78.73

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