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Guadeloupe. Culture. Origin. Quand la danse retrace l’histoire oubliée des engagés indiens 

Guadeloupe. Culture. Origin. Quand la danse retrace l’histoire oubliée des engagés indiens 

Lundi 02 juin 2025. CCN, la mémoire collective des indo-descendants longtemps reléguée au silence a fait vibrer la salle Félix Proto des Abymes.  Dans un spectacle intitulé Origin Au rythme des tambours, des chants et des danses, porté par l’association Shakti et écrit par Raïssa Nagapin, le spectacle avec une cinquantaine d’artistes — danseurs, chanteurs, musiciens, comédiens — ont donné corps et âme pour raconter l’arrivée des Indiens en Guadeloupe à partir de 1854, dans le cadre du système de l’engagisme.

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Entre 1854 et 1889, plus de 42 000 Indiens ont été recrutés pour venir travailler dans les plantations de canne à sucre après l’abolition de l’esclavage. Environ un quart seulement est retourné en Inde, les autres sont restés, formant aujourd’hui la communauté indo-guadeloupéenne. 

1 Une traversée poignante et nécessaire 

L’un des moments les plus forts du spectacle a été le tableau retraçant le départ d’Inde, la traversée en mer, et l’arrivée en terre inconnue. Une véritable secousse émotionnelle où à travers la danse, les corps ont exprimé le déracinement, les conditions inhumaines du voyage, les pertes humaines, la peur, et en même temps l’espoir. On y ressentait une forme de dignité silencieuse, presque sacrée. 

2  La vie dans les plantations 

Dans la scène de la coupe de canne, les hommes intégrés à travers la narration dansée portent émotion, force, et mémoire. On ressent la dureté du quotidien sur les plantations dans un contexte post-esclavagiste où la hiérarchie raciale et sociale persistait. 

Ce rappel des réalités historiques permet de mieux comprendre certaines problématiques actuelles d’intégration, les tensions parfois encore palpables, les silences, les exclusions. C’est une œuvre qui donne du sens, qui reconnecte les générations. 

3.Entre traditions et résilience 

La seconde partie du spectacle plus orientée comédie musicale Bollywood, sur des chorégraphies joviales, colorées et dynamiques soulèvent des aspects plus internes à la communauté : la persistance du système des castes, et son impact sur les dynamiques familiales jusqu’à aujourd’hui, ainsi que la question de l’intégration dans les nouveaux territoires. ORIGIN questionne, met en lumière, invite à comprendre pourquoi certaines blessures demeurent encore ouvertes. 

4.Un bokantaj réel 

Et puis, il y a cette richesse culturelle que cette immigration forcée   a apportée. Les danses traditionnelles, les rythmes sacrés des percussions (tabla, tappu, dholak), les chants, les vêtements… Tout participe à montrer comment cette culture s’est enracinée ici, en Guadeloupe, malgré les obstacles. 

Le spectacle évoque aussi cette transmission familiale, le lien à la « mère-patrie », symbolisé notamment par l’hommage à l’hymne indien, l’importance de la spiritualité, notamment avec les rites. 

5.Un axe d’amélioration : la construction scénique 

La première partie du spectacle, consacrée aux 170 ans de présence indienne en Guadeloupe, se suffisait à elle-même tant elle est riche, profonde et historiquement nourrie. 

Les nombreux changements de décor ont induit des coupures parfois longues, ce qui freinait l’élan émotionnel et l’immersion complète. Une fluidité accrue dans la mise en scène renforcerait encore l’impact de l’œuvre. 

Malgré ces petits bémols, Origin  demeure  une œuvre importante. Elle nous rappelle que la diversité de la société guadeloupéenne est riche d’histoires complexes, de luttes, de transmissions, de résilience. Elle nous invite à mieux comprendre notre passé pour mieux vivre ensemble aujourd’hui. 

Ce spectacle, profondément humain et engagé, devrait être vu par le plus grand nombre, notamment les jeunes générations. Car c’est aussi notre histoire “multi-origines” qu’il met en lumière avec intelligence, émotion et respect. 

Imane Sioudan

1 réflexion sur “Guadeloupe. Culture. Origin. Quand la danse retrace l’histoire oubliée des engagés indiens ”

  1. SABRINA VIGNEROL

    D’origine guadeloupéenne….
    j’ai toujours, depuis mon enfance eu une fascination pour les indiens et la culture indienne… 🥰🥰🥰COMBIEN j’aurais aimé voir ce spectacle. peut-on espérer le trouver sur YouTube. . Merci pour votre réponse rapide 🙏🏾

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