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Paris. Violences policières. La France des Tontons Macoutes aux Tontons Macron

La France, des Tontons Macoutes aux Tontons Macron.

Paris. Violences policières. La France, des Tontons Macoutes aux Tontons Macron

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Pointe-à-Pitre. Mardi 18 avril 2023. CCN. Nul ne peut le cacher. En France, dans l’exercice du maintien de l’ordre, certains agents de la force publique semblent désormais sans limite. Et c’est là une très mauvaise nouvelle et d’abord pour le pouvoir lui-même. Jean-Claude Duvalier, qui en son temps goûta à une toute puissance fictive assise sur une milice appelée Tontons macoutes, aurait pu le confirmer. Toute violence étatique exagérée est signe de capitulation imminente. Et si jamais elle devait intervenir, le plus dur pour la France ne serait pas la fin de la gouvernance actuelle, mais la gestion de l’après.  L’analyse de Jean Luc Divialle.

Des yeux éborgnés. Des manifestants estropiés. Des personnes âgées projetées au sol sans ménagement, au risque d’en faire des handicapés ou pire, de provoquer leur mort. Des atteintes physiques délibérées contre la presse et contre son droit de travailler et d’informer. Leur matériel est parfois cassé… Dès le début du mouvement des gilets jaunes, il était clair qu’en France, avec l’élection d’Emmanuel Macron, la pratique du maintien de l’ordre avait amorcé un tournant aussi brutal que dangereux. Avec des actes qui frôlent le non respect de l’article 52-2 du code pénal, il venait de descendre sous le degré zéro du respect de la dignité humaine. Plus brutale, plus répressive et malheureusement, de moins en moins logique et respectueuse des droits élémentaires de tout citoyen, ces actes que certains qualifient de gratuits avaient de quoi inquiéter pour l’avenir. Malheureusement, les événements qui secouent actuellement la France viennent confirmer que l’Exécutif français s’engage toujours plus sur la voie du pire. Quand un pouvoir en est réduit à perdre ses nerfs. Quand il dévoile les vraies missions d’ordre des forces de police et de gendarmerie. Quand il atteint cet extrémum, il se fragilise de fait. Il envoie le signal qu’il est sans ressources et à la limite de l’écroulement.

Le pire, c’est que la séquence que nous observons actuellement vient malheureusement nous rappeler un précédent des plus funestes. Il s’agit de la chute le 7 février 1986 de Jean-Claude Duvalier, ancien président à vie d’Haïti. Emmanuel Macron serait bien inspiré de s’y intéresser.

 

En effet, chaque fois que j’observe le niveau de violence décomplexée dans lequel ces agents de la force publique ont sombré, je ne puis m’empêcher de faire le parallèle avec la situation politique de l’Haïti des années 80. Et quand en France, on en arrive à appréhender un jeune étudiant, étranger à toute manifestation. Quand on fait mine de ne pas l’entendre clamer qu’il n’est qu’un livreur de pizza, un de ces jeunes qui faute de bourse suffisante tente ainsi de joindre les deux bouts. Quand il est bousculé et son vélo saisi. Quand ses lunettes tombées sur le sol et qu’il réclame elles sont intentionnellement et ostensiblement réduites en miettes par le talon vengeur d’un CRS, on se dit que l’heure sombre des tontons macoutes haïtiens plane désormais sur la France. Aussi, l’image des forces de l’ordre glisse dangereusement vers celle de vrais Tontons Macron

À bien réfléchir, le propos n’est pas si exagéré qu’il paraît. Seul un déni tenace nous empêche encore de comparer la situation actuelle de la France à une dictature. Mais en ce qui nous concerne, plusieurs parallèles troublants lient déjà 1986 à 2023. D’abord en 1986, tout comme pour le covid aujourd’hui, Haïti se relevait douloureusement d’une épidémie de peste porcine. Haïti, comme aujourd’hui, a dû se conformer aux programmes mondiaux de sécurité sanitaire qui visaient la lutte contre cette soudaine épidémie dans la Caraïbe. Celle-ci avait conduit à l’élimination pure et simple de plus de 300 000 porcs noirs, espèce endémique de l’île. La population et avec elle, de grands initiés vaudou avaient réprouvé cette manœuvre selon elle aux accents douteux. De plus, la mesure allait déposséder des paysans déjà très pauvres de leurs maigres ressources. Cependant tous s’exécutèrent de force parce qu’à cette heure-là, les tontons macoutes, une milice de 300 000 hommes aux ordres du pouvoir duvaliériste était de toutes les répressions. Tout comme aujourd’hui, ces individus souvent peu éduqués tombaient sur tout ce qui bougeait de travers tels des masques sur un vieux “pann” en fer blanc. Ainsi, dans leur chasse contre le communisme, ils pouvaient arrêter un écolier, juste parce qu’il avait le malheur d’avoir un cahier couvert d’un protège rouge assimilable pour eux au petit livre de Mao. Combien d’opposants ou même de simples anonymes qui avaient eu le malheur de croiser leur route ne sont jamais revenus des pénitenciers

Autre parallèle, de même qu’aujourd’hui les soupçons de profit juteux se portent sur big pharma, de même, les Etats-Unis furent accusés d’être les grands bénéficiaires de la manœuvre. On dit qu’ils voulurent imposer par là, leurs cochons roses dans tout le pays, Mais ceux-ci ne résistèrent pas à la chaleur du climat. Furieux, les initiés vaudou avaient mis en garde le gouvernement et prédit : “Un jour, les tontons macoutes seront égorgés de la même manière que nos porcs”.

C’est donc dans ce climat que survinrent les deux dernières années d’un règne sans partage de Bébé Doc. De fin 1985 à début 1986, la contestation qui s’était intensifiée dans tout le pays était en passe d’arriver à son paroxysme. Surtout après le meurtre, en 1985 aux Gonaïves, de trois jeunes collégiens par la milice. Dès lors, la violence de la répression avait beau s’intensifier, plus rien ne parvenait à mater la colère du peuple. Le pouvoir eut beau accentuer sa répression, il n’eut d’autre choix que de se voir renverser. Duvalier dû alors quitter Haïti sans demander son reste. Le même jour, Ferdinand Marcos, un autre dictateur, à cette heure-là, à la tête des  Philippines connut le même sort pour les mêmes raisons.

Aujourd’hui, incarcéré dans ce même type de violence, l’Exécutif français est encore persuadé que sa seule issue face à la colère qui s’exprime sans faiblir dans les rues c’est de transformer les forces de l’ordre en forces de répression, c’est-à-dire passer de tontons macoutes à tontons Macron. Or, c’est la pire de toutes les stratégies. Et il est à craindre qu’elle ne débouche que sur une nouvelle fuite de Varennes. La raison en est simple. Avec le passage en force du gouvernement sur les retraites, pour les français le pire est atteint. Or il n’y a rien de plus motivant pour un peuple que d’avoir le sentiment qu’il n’a plus rien à perdre. Rien ne pourra dès lors le faire reculer. En pareil cas, plus la situation demeurera tendue, plus la marge de manœuvre des représentants de l’Etat s’amenuisera. Toute légitimité à continuer de gouverner s’étiolera alors. De ce fait, respect de la démocratie ou pas, il faudra peut-être envisager de partir.

Est-il possible que cela survienne en France ? Bien curieusement, c’est encore d’Haïti qu’est monté une voix. Dès le août 2022 elle annonçait les pires déboires pour l’actuel Exécutif français.“Quand vous verrez la population descendre dans les rues en Iran, sachez que cela ne tardera pas à se produire en Israël et tout de suite après, ce sera au tour de la France de connaître des troubles rarement vus par le passé”. Même le plus aveugle de tous ne saurait nier que nous y sommes. Après la contestation de la police des mœurs en Iran, Benjamin Netanyahu vient de sauver in extremis sa place par le gel de sa proposition de loi jugée liberticide, à l’heure même où Paris commençait à s’embraser.

Les Tontons Macoutes

Mais le plus inquiétant pour les événements que traverse actuellement la France, ce n’est pas la fuite du chef, mais les conséquences d’une possible soudaine vacance du pouvoir. Qu’adviendra-t-il du pays France quand les forces de l’ordre ne tiendront plus la rue ?  C’est là que les événements de février 1986 à Haïti viennent une fois de plus nous inspirer la sagesse d’un retour à la fonction première des forces de l’ordre. On sait qu’une terrible vendetta suivit le départ avant l’aube de Duvalier. Comme annoncé, cette fuite fit de nombreux meurtres et lynchages et surtout dans les rangs des tontons macoutes qui furent décimés. Ce fut une tuerie monstre dans tout le pays sur fond de règlement de vieux contentieux. Mais Haïti ce n’est pas la France me direz-vous ? Sauf que ventre affamé n’a point d’oreille et que toute colère trop longtemps contenue vient à devenir sourde et muette. Quand le bras des forces de l’ordre sera trop lourd pour contenir la rage qui s’élève du ventre de la France, il est à souhaiter qu’il se trouve encore une voix audible propre à sauver ce qui pourra l’être encore à cette heure-là. Il est souhaitable en effet !

Jean Luc Divialle

1 réflexion sur “Paris. Violences policières. La France des Tontons Macoutes aux Tontons Macron”

  1. Andrée Maryline MONCHERY

    Bonjour Jean Luc
    Titre oh combien révélateur d’une saison sèche à venir…
    Article édifiant …synopsis d’un futur macroniste à prendre au sérieux et qui devrait stimuler toutes consciences endormies.
    L’heure du réveil à sonné. Aux armes citoyens ,!
    Winny kaona

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